Éducation.. quelques points sur les i

Publié le par rhaj


Éducation (universitaire) payant ou privé.


Sur ce débat d'université payant ou privé, je crois que ca ne concerne pas uniquement le ministère et les profs, les étudiants et leurs parents, mais ça concerne plutôt tout le monde, toute la société. Ici au Quebec, par exemple, on parlait du "choix de société" que l'on a décidé dans les années 80 et 90. On a décidé d'être "solidaire", et avec ça, on a créé, par exemple, l'UQAM, université avec des frais de scolarité aussi bas que possible, et aussi, entre autres, des garderies publiques "éducatives" etc... Donc, on a décidé de tout ça, et de payer (en impots) pour tout ça. Et ces "ça" ont été des "vaches sacrées". Maintenant, un courant essaie de démonter toutes ces "vaches sacrées" (des années 80-90), parce que, réalistiquement, l'État ne pourrait plus supporter toutes ces "vaches". Ce courant-là, les libéraux, ont déjà annoncé la couleur dans ses promesses électorales, et on a bien compris ça quand on a voté.


A mon avis, en ce qui concerne Madagascar, les électeurs ont choisi l'équipe actuelle, qui a déjà affichée qu'elle est libérale (économiquement parlant), et qui a dit et répété que l'État facilite mais c'est au privé de faire. Alors, je trouve que c'est dans la logique si on tend, par exemple, vers la création d'université privé ou payant.


De plus, pour ce qui en est de l'université, il nous faut sortir du modèle français, avec lequel l'éducation universitaire est presque gratuite. On n'a pas les moyens! C'est aussi simple que ca. Ici au Québec, les frais de scolarité sont les moins chers dans toute l'Amérique du Nord (US et Canada), mais on paie quand même. Ici, certains étudiants commencent à être conscients de "leur égoisme", et acceptent que l'on augmente les frais de scolarité. Et les étudiants, la plupart, font des prêts pour accéder à l'université, prêts qu'ils vont rembourser une fois qu'ils vont sortir et travailler: ils vont donc payer pour leur éducation universitaire, plus tard, car ils ont à ce temps-là les moyens. Un nombre restreint d'étudiants auront des bourses (non-remboursables).


Education, gratuit ou presque gratuit, pour tous, ne devrait pas, ne devrait plus, à mon avis, aller jusqu'à l'université. L'argent public ne devrait plus aller aux universités... pour après se lamenter qu'on n'a pas d'argent pour l'éducation de base!




Éducation et génération "sacrifiée".


À propos de la malgachisation, d'abord, à mon avis, pour l'éducation de base, rien n'est mieux que d'enseigner avec la langue maternelle. Auriez-vous déjà assisté à une classe, même à Antananarivo, où le prof, ne maitrîse même pas la langue d'enseignement, le français, et annone ad nauseum la même phrase? D'autres profs (et ils sont beaucoup) qui n'usent du français que pour être bien considérés et respectés... comme un colon? Moi j'ai vu ces gros yeux innocents, qui ne comprennaient rien aux notions de physique que j'ai essayées, car j'étais forçé, de dispenser... en français.


Et quand j'entends ces "wannabe-parisiens" se lamenter d'être "sacrifiés" par la malgachisation, ils feront mieux d'aller voir tous ces petits malagasy qui ont juste perdu leur temps sur les bancs d'école, car l'enseignement a été dispensé en français, et qu'on leur a donné une formation pour une réalité "française", qui n'a rien à voir avec "leur réalité", etc... C'est ça la "génération sacrifiée"!


Aussi, ces derniers jours, les responsables de l'éducation à Madagascar parle d'instaurer un cycle de 7 ans pour l'éducation de base. C'est comme si j'entends déjà les lamentations de certains parents (et étudiants) disant qu'une génération va encore être "sacrifiée".


Ici au Québec, le premier cycle au primaire est de 6 ans. Le système français étant de 5 ans, si mon enfant veut être transféré au système français, elle va donc perdre 1 an. Évidemment c'est une "perte" du point de vue des gens subjugués par le système français. Mais, est-ce que c'est vraiment une perte pour l'enfant québecquois, vivant en Québec? Non! C'est pour dire qu'il nous faut vraiment sortir de cette logique ou référence, modèle ou valeur française. Un cycle primaire de 7 ans à Madagascar pourrait bien avantager les enfants Malagasy, surtout que si ce cycle pourrait être le seul cycle obligatoire et gratuit, et entièrement supporté par l'État.




Cet article a été publié et débattu sur Wanadoo et Tafatafa et Serasera (puis révisé).

Publié dans Culture

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